Le 25 octobre 2007, à 6h35 du matin, une équipe d’humanitaires français, composée de médecins urgentistes, d’infirmières et de Sapeur-Pompiers, est arrêtée par la police Tchadienne tout près de l’aéroport militaire d’Abéché, à l’est du pays, non loin de la frontière du Darfour où se déroule un véritable génocide perpétré par le régime Soudanais.
Alors que l’opération humanitaire visait à secourir des enfants du Darfour victimes du génocide, 6 des 30 humanitaires français sont emprisonnés, maltraités, presque lynchés. Dans l’heure qui suit leur arrestation au fin fond de l’Afrique, les médias du monde entiers parlent d’un « abominable trafic d’enfants destiné à alimenter des réseaux d’adoption » ; quand ils ne parlent pas de pédophilie, de trafic d’organes, d’essais de médicaments sur des petits enfants africains, etc.
Le scandale est planétaire.
Cette opération humanitaire, qui avait bénéficié d’un large écho avant son lancement, qui avait des moyens logistiques hors normes comme des avions militaires Français ou encore un Boeing 757, qui prévoyait la présence de la Première Dame de l’époque, Cécilia Sarkozy, à l’arrivée des enfants sur le sol français pour une opération médiatique, est immédiatement qualifiée par l’état Français d’opération « clandestine et illégale ». Tout est fait et mis en œuvre pour discréditer les organisateurs de l’opération, et présenter les 103 orphelins du Darfour comme des « enfants tchadiens volés à leurs familles ». Des tractations ont lieu rapidement entre l’état Tchadien et l’état Français pour trouver une issue à cette « crise ». Les humanitaires sont condamnés en deux mois, sans véritable procès, à 8 ans de travaux forcés, puis immédiatement expulsés vers la France.
Pendant ce temps, l’état Français verse 103 millions de dollars au régime génocidaire Soudanais, pourtant sous embargo de l’ONU à cette époque, afin d’éteindre l’incendie diplomatique créé par cette opération humanitaire visant à s’ingérer dans le génocide en cours au Darfour. Ce soutien financier direct à des génocidaires notoires constitue à minima une complicité de crime contre l’humanité, crime pour lequel il n’y a pas de prescription.
De retour sur le sol Français, les humanitaires pensaient en avoir fini avec ce cauchemar et espéraient retrouver leurs proches et leurs vies. Il n’en fût rien, bien au contraire.
Il leur a fallu affronter de nouveau la prison en France, faire face à un tsunami médiatique invraisemblable, puis résister à près de 17 ans d’acharnement judiciaire.
Ce n’est qu’en 2012, cinq années plus tard, que des pièces du dossier judiciaire ont permis de découvrir que cette cabale avait en fait été imaginée et orchestrée depuis le début par le Ministère Français des Affaires Etrangères, avec la complicité de l’Agence France Presse, bien avant le 25 octobre.
Quel courage faut-il pour se lancer dans une telle opération humanitaire, fusse-t-elle une juste et noble cause ? Quelle résilience est nécessaire pour affronter la folie des médias qui engendre tant de haine ? Où trouver la patience et la tempérance quand la justice décide de vous broyer pendant 17 ans ? Comment traverser et surmonter une telle épreuve de vie ?
Il est temps de tout expliquer.
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