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La génèse de l’opération humanitaire en faveur du Darfour

Opération lancée le 28 avril 2007

En 2003, l’état Soudanais décide de lancer une épuration ethnique dans l’ouest du Soudan, le Darfour, afin de pouvoir vendre les sous-sols miniers et pétroliers à de grandes compagnies occidentales. Il commence à massacrer plusieurs ethnies dont principalement les Four. Après avoir déjà massacré plus de 2 millions de personnes au Sud Soudan entre 1983 et 2002, la réputation d’assassins du régime de Khartoum n’est plus à faire et on peut légitimement craindre le pire au Darfour.

En 2005, l’ONU recense déjà plus de 300 000 morts. En 2007, on en dénombre plus de 550 000.

A cette période, début 2007, l’UNICEF estime que 75 enfants meurent chaque jour au Darfour !

Il est donc urgent d’agir.

Entre 2004 et 2007, 16 résolutions des Nations Unies condamnent les massacres des populations civiles du Darfour mais comme toujours en pareil cas la communauté internationale reste impuissante à faire cesser les massacres et à protéger les populations du Darfour victimes de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et d’actes de génocide. Ce n’est qu’en 2010 finalement que la Cour Pénale Internationale lance un mandat d’arrêt contre le Président Soudanais Omar El Béchir sans pour autant réussir à le faire arrêter ni à faire stopper les massacres au Darfour qui continuent encore aujourd’hui.

En mars 2007, une ONG française, L’Arche de Zoé, décide de venir en aide à la population du Darfour. Après un voyage de reconnaissance au Darfour en avril 2007, l’ONG estime qu’une intervention sur place au Darfour n’est pas envisageable compte tenu de l’insécurité qui règne sur place et compte tenu des entraves délibérées du régime Soudanais aux organisations humanitaires. Elle décide alors, puisqu’une assistance sur place n’est pas possible, d’organiser une évacuation massive d’enfants du Darfour pour d’une part mettre ces enfants vulnérables à l’abri des massacres, et d’autre part forcer les états occidentaux à réagir face à ce génocide plutôt que de palabrer stérilement dans les salons dorés des Nations Unies.

Afin d’agir dans le cadre légal, L’Arche de Zoé s’entoure de conseils d’avocats pour organiser une opération conforme au droit international et s’appuie sur la Déclaration Universelle des Droits de L’Homme de 1948 et sur la Convention de Genève de 1951 portant sur la protection des victimes de guerre, permettant de justifier l’évacuation des victimes du génocide au Darfour pour leur permettre d’obtenir l’asile dans un pays ou leur vie et leur sécurité ne sera pas menacée. Afin d’agir en toute transparence, L’Arche de Zoé informe, dès le mois d’avril 2007, les médias mais aussi la Présidence de la République, les Ministères et l’ensemble du parlement (Assemblée Nationale et Sénat).

En septembre 2007, L’Arche de Zoé lance au Tchad, à la frontière ouest du Darfour, une opération de regroupement d’enfants orphelins du Darfour, avec l’appui logistique de l’Armée Française basée au Tchad.

Par l’intermédiaire de chefs de tribus soudanais, L’Arche de Zoé accueille dans ses 2 bases situées à l’Est du Tchad plus d’une centaine d’enfants originaires du Darfour, qu’une équipe humanitaire, composée d’une trentaine de médecins urgentistes, infirmières et sapeurs-pompiers,  prend en charge afin d’assurer les soins médicaux de base et la renutrition avant une évacuation vers la France.

Toujours dans un souci de transparence, L’Arche de Zoé a invité 3 journalistes à suivre l’opération de l’intérieur pour filmer l’accueil et la prise en charge de ces enfants du Darfour.

Pour éviter que les enfants évacués vers la France ne fassent la douloureuse expérience d’un parcage en zone de rétention ou d’un placement dans un orphelinat saturé, L’Arche de Zoé organise en France un réseau de 260 familles d’accueil qui s’engagent à prendre en charge bénévolement et à accueillir dans leurs foyers les enfants réfugiés du Darfour. Ce réseau de famille d’accueil s’organise en association indépendante (le COFOD) afin de bien distinguer l’action humanitaire sur le terrain réalisée par L’Arche de Zoé et l’accueil en France par des familles bénévoles sous l’autorité des autorités Françaises et notamment l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).

Fin octobre 2007, face à un regain de tension dans l’Est du Tchad et l’imminence d’une attaque de rebelles Tchadiens sur la ville d’Abéché ou est stationnée l’équipe de L’Arche de Zoé, une première évacuation de 103 enfants orphelins du Darfour (dont 98 sont orphelins de leurs 2 parents et 5 sont orphelins de leur mère) est décidée et programmée pour le 25 octobre à 7h30 du matin. Un avion de ligne Boeing 757 est affrété pour transporter les 103 enfants depuis l’aéroport international d’Abéché (Est du Tchad) à l’aéroport international de Reims-Vatry dans l’est de la France où les enfants doivent être présentés à la Police aux Frontières pour l’obtention d’un sauf-conduit qui leur permettra de pénétrer sur le territoire Français pour pouvoir ensuite entamer les démarches d’une demande d’asile.

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